Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
fenêtres sur la cour
fenêtres sur la cour
Publicité
Archives
2 février 2007

De la lecture à voix haute

La lecture à voix haute débute, par un rituel dans la petite enfance, souvent à l'heure du coucher, dans le cadre douillet d'un lit et de ses oreillers... -Racontes moi, une histoire...  dit l'enfant,... celle-là!- La même histoire.

la_lectrice_et_ses_enfantsSans lassitude, la voix de la mère s'élève, lui se taît alors, le regard tantôt sur le livre, tantôt sur le visage de la lectrice, rarement ailleurs; il n'en perd pas une miette, parfois il s'assoupit, souvent il s'embarque avec le récit, loin de son univers.
Histoire lue avec ferveur, quelquefois murmurée, mimée avec les mêmes mots, silences et gestes; et le doigt maternel souligne le détail sur l'image qui fait tout l'intérêt du texte, pour les petits et le doigt curieux de l'enfant qui questionne: -il est où, c'est qui et pourquoi cela.-
La bouche de la mère laisse échapper des sons qui parlent de plaisir, de tendresse, de gourmandise, de découverte et des fois, de crainte et de peur... et soudain, les lêvres entrouvertes sont muettes et l'enfant, affamé et pressé d'en goûter la saveur, jette à son tour les mots bien ordonnés, à la virgule près, du presque par coeur, l'enfant fier et heureux découvre le goût pour la lecture. Plus tard, il saura lire.

Lorsque l'enfant sait véritablement lire, la mère le laisse à son nouvel apprentissage, la lecture silencieuse -Il est grand, maintenant...- ; il dévore en solitaire, il ne partage plus avec elle. La musique des mots se déguste égoïstement.

La lecture à voix haute se perd, au milieu du bruit de la vie d'adulte. Il n'y a que la poésie que nous consentons à réciter de cette manière; mais où sont les poètes.

Texte de caroline_8

Publicité
Publicité
Commentaires
V
Je trouve cela dommage de ne pas continuer la lecture à voix haute: pourquoi limiter ce bonheur à la seule enfance? Ces quelques moments de partage (dans ma très tendre enfance) ont pris une telle importance que je lis à voix haute à tout instant. Je lis énormément de nouvelles et de contes pour pouvoir offrir à ceux qui le veulent un voyage. Pour mon homme qui ne lit pas, je prend le relais sur ce qu'il me semble important...de la philosophie sur sa culture, des écrits pour une remise en question...à ma cousine, c'est du DESPROGES et du Dorothy PARKER... à mon fils de 6 mois du KIPLING, du DAHL...C'est aussi la meilleur façon que j'ai trouvé pour donner envie...Merci de cette belle réflexion.
L
Du temps de ma vie de libraire, j'ai un jour servi le chanteur Daniel Lavoie. Il cherchait de quoi lire et écouter... L'habitude commencée dans l'enfance de lire à haute voix pour son fils avait pris au fil des années une telle importance qu'à l'époque de cette anecdote, alors que son fils avait 15 ans, les deux se faisaient désormais la lecture à tour de rôle... J'adore cette histoire qui prouve que pour certains cette habitude et ce plaisir ont encore un sens.
M
J'ai trouvé une lectrice que tu ne connais peut-être pas encore, à cette adresse:<br /> http://www.grognon.com/bobelbobel/html/illus/i_voeux.htm
G
J'ai lu, longtemps, tous les soirs. Maintenant le grand lit tout seul, et souvent je n'ai pas le temps, ou je ne prend pas le temps, de le faire pour la petite. Tu me fais penser qu'il faut que je recommence. <br /> Les poetes? Ils sont parmi nous.
A
Moi j'ai une fille de treize ans qui ne lit pas et c'est peut-être parce que je ne lui ai pas fait la lecture au lit le soir quand elle etait petite. J'ai tant de regrets.
Publicité