Le long de la mer, des cabanes...
Le soleil de la matinée est encore timide, le vent est un peu frais : la pluie est tombée toute la nuit et le sable est très humide. Des cabanes de couleurs sont alignées face à la mer ; il y a foule à quelques pâtés de maisons, au dessus de la rue des Bains : c’est jour de marché, mais là, sur les planches, il n’y a personne… que moi, regardant les cabanes aux portes bien verrouillées, ne laissant rien paraître de leur contenu.
A leur image, j’ai dans la tête, bien enfouis, les mots de ces instants, les couleurs délavées de cet été qui n’en est pas un, les disparitions successives d’hommes aimés et respectés, la terre et son climat bouleversé, insensé et meurtrier, la fermeture inattendue et parfois dramatique de blogs, l’absence des amies lectrices, des sœurs d’esprit… et ce soleil qui a disparu de nos vies ; pas d’envie, ne sais plus, ne peut plus.
Pour moi, les cabanes de l’écriture sont restées désespérément fermées. Et il me faudra du temps pour retrouver le chemin de l'écrit...
Texte et photo de caroline_8