Doris Lessing, l'Afrique et une vie libre
Le prix Nobel de littérature a été attribué jeudi 11/10/07 à la romancière britannique Doris Lessing, conteuse épique de l'expérience féminine. Doris Lessing -88 ans- dont l'oeuvre est marquée par son expérience de l'Afrique, est notamment célèbre pour son livre The Golden Notebook -1962- publié en France sous le titre Le Carnet d'or en 1976. Après la publication du Carnet d'or, Doris Lessing était devenue, "mais sans l'avoir jamais voulu", une icône du féminisme mondial. Ses critiques contre le régime sud-africain et sa politique d'apartheid lui voudra d'être interdite de séjour en Afrique du Sud de 1956 à 1995. Membre du Parti communiste anglais dans les années 50, elle milita également contre les armes nucléaires.
Photo en Rhodésie du sud en 1932 Photo de Mark Gerson en 1956
Dans ma bibliothèque, il s'y trouve:
Nouvelles africaines: Toutes ces nouvelles évoquent l'incommunicabilité; à l'intérieur du couple et de la famille, avec les voisins, avec les Afrikaners détestés et aussi bien sûr avec les Noirs.
-(...) je vis une clairière où, sous un gros arbre à l'ombre vaste, une douzaine d'hommes étaient assis en tailleur et conversaient. (...) Qu'avais-je donc espéré? Je ne pouvais pas me mêler à eux: c'était impensable. Il était déjà assez déplorable que moi, une jeune fille blanche, je puisse circuler seule dans le veld comme un homme blanc. (extrait Le vieux chef Mshlanga)
Dans ma peau: Ce livre aborde les trentes premières années de sa vie, de sa naissance en Perse en 1919, de sa vie en Rhodésie du sud et à son départ pour Londres en 1949. C'est le récit d'une jeune femme engagée, lucide et combative. Toute sa vie sera gouvernée par le refus -refus du compromis, refus de toute autorité, refus d'être prise au piège- et placée sous le signe de l'indépendance et de l'engagement passionné.
-Je regardais devant moi, sans un coup d'oeil en arrière. J'attendais que commence mon avenir, ma vraie vie. Derrière moi, une porte venait de claquer. Toujours des portes se sont refermées derrière moi. (...) J'étais née de mon propre être. Du moins je le croyais. Je ne voulais pas savoir. Je ne rentrais pas dans ma famille. Je la fuyais. La porte s'était refermée et voilà tout- (extrait et fin de Dans ma peau)