Les fées nous ouvrent les portes de leur royaume, qui se referment sur nous, sans nous en fournir la clef
Sur les marches d’entrée de la maison de Korékro, sous la blanche lune et face à la brousse noire et insondable, Maman nous chantait des chansons, mais pas l’ombre d’une fée et d’une princesse. Raconter la Reine des neiges, statufiée dans la glace pendant que les moustiques nous tournaient autour et que dans la nuit africaine, le cri des ahuhas nous glaçait le sang… La situation ne s’y prêtait pas. Et puis, Maman ne devait pas croire aux contes de fées !
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Plus grande, lorsque j’ai lu ces fameux contes de fées, je ne me suis pas reconnue dans ces princesses, bien jolies, souvent naïves, parfois désobéissantes et vénales, soumises et victimes ; quant aux histoires de fées, je leur ai préféré les légendes de la ville d’Ys, celle de l’Atlantide ou celle de l’oasis Zerzura. Voici quelques contes qui ont soulevé dans mon cœur d’enfant, de l’incompréhension ou de la révolte.
-Le Petit Poucet- personnage bien sympathique et malin, n’est pas resté dans mon souvenir. J’ai plutôt été marquée par l’attitude irresponsable de parents forçés d’abandonner leurs enfants dans la forêt, même si s’est enrobé de justificatifs, puis à la fin, de remords. Quant à l’Ogre, effrayant et affamé, au point d’égorger ses propres enfants, bien que petites ogresses… était à plaindre : comment a-t-il pu supporté cette douleur, celle de perdre ses filles ? Dans le choix des illustrations du conte, c’est celles de Gustave Doré qui ont ma préférence.
Gustave Doré 1867
-La Barbe Bleue- comme l’Ogre auquel elle se rapporte, figure de la puissance de l’homme-bête-tyran, m’agaçait par l’attitude frivole et désobéissante de la unième épouse. Puis l’adrénaline montait à l’ouverture du cabinet secret, ensuite venait l’horreur de la découverte macabre et enfin, sourdait l’angoisse dans l’attente de la délivrance ; même si je pensais que ma foi, elle n’aurait pas dû réveiller la bête en lui désobéissant et du coup, faire passer les femmes pour des oiseaux sans cervelle. Là, un choix de trois illustrations, différentes mais dignes d’un film d’horreur.
Gustave Doré 1867 Otto Brauwetter Thorn 2006
-Le Petit Chaperon Rouge- quant à lui, me paraissait un peu naïf mais s’en sortait bien, la grand-mère pas assez méfiante et le loup me dégoûtait ainsi travesti dans le lit… j’y percevais un malaise que je ne m’expliquais pas. Lorsque j’ai recherché des illustrations de ce très célèbre conte, je me suis aperçue que le Petit Chaperon Rouge avait le look digne d'un top model ; parfois très élégant dans l’habillement, la posture coquette, le sourire… charmeur. C’était une séductrice ! En voici le défilé.
J. Deffett 1859 J. Everest 1865 Gustave doré 1867 Warwick 1913 Jennie Harbour 1921
Benjamin Lacombe 2004
Ci-contre, le Chaperon Rouge, de Sha, qui n'a pas froid aux yeux -Même pas peur! semble t'elle dire... Trouvée chez la seule fée que je connaisse, chez "sa Marraine, la Fée"... Delphine a soulevé jadis tous les excès de la Barbe Bleue, ici, là et encore ici et la concurence de nos jours, des petits Chaperons Rouges, lors d'un concours.
Dans mon carnet d'adresse, j'ai aussi le nom de Florizelle, princesse sur "Le divan fumoir bohémien" Elle a étudié les différents couchers de la Princesse au petit pois, en détail le capuchon du petit Chaperon Rouge et la "Tire la chevillette et la bobinette cherra" et en suivant les cailloux du Petit Poucet, nous visiterons le boudoir de la fée Clochette.
Un envol de papillons, cela à des ailes comme une fée et belle allure comme une princesse; j'en ai plusieurs qui volètent à mes fenêtres. "Des papillons" se mêlant aux fées sur une peinture féerique, puis dans des contes et merveilles et pour finir revêtant des habits de fées.
Et si vous cherchez la clé des Contes de Fée, celle de la Barbe Bleue se trouve dans La Boîte à Images...
Texre de caroline_8 et images du web