De l'âme polie comme un galet
M’octroyer quelques soins et du plaisir, me nourrir de mets légers et sains, marcher dans la nature et au bord de l’eau, être amie avec moi-même, me respecter, tel est donc mon devoir premier. Mais la pratique de soi doit faire corps avec l’art même de vivre. A la violence et aux peurs souvent diffusées par les médias, opposez la connaissance, l’art, la beauté, la recherche du bien-être. La pauvreté ne se résume pas à un manque d’argent. Elle signifie aussi manquer de qualités humaines, spirituelles et intellectuelles.
Nos vies sont ce que nos pensées en font. Nous sommes responsable de notre existence et le monde qui nous entoure en est le reflet. Les raideurs du corps dérivent des raideurs de l’esprit. Mettez au panier ce qui vous empoisonne la vie comme les rancunes, les blessures non pardonnées, les détritus du passé. Simplifiez votre carnet d’adresses et rompez avec les relations stériles. En amour, ne soyez pas esclave de l’autre sexe. Fuyez les gens sans intelligence de coeur et fuyez les gens sans tolérance. Le cadeau idéal, en amitié, est d’offrir son calme, sa présence, son écoute et sa bienveillance. Aider les autres, c’est plutôt les amener à penser et faire en sorte qu’ils ne soient pas amers et envieux.
Cultivez l’art de vivre seul. Nous sommes tous, au plus profond de notre être, seuls. Ce n’est pas la solitude matérielle qui est à craindre, mais la solitude spirituelle. Vivre seul est un art qu’il faut apprendre et cultiver, pour ainsi pouvoir apprécier la présence des autres. Méditer, lire, rêver, imaginer, créer, apprendre à être heureux pour soi seul. Extrayez des livres ce qui vous touche personnellement en le recopiant. Phrases et images apportent du plaisir et donnent du courage, de la vitalité et de l’espoir. Alternez vos lectures avec l’écriture. Elle nous aide à interpréter ce que nous vivons. Vivez sous votre propre lumière. Lire, écrire, c’est donc prendre soin de soi. C’est constituer un moi plus solide et entier propre à soi et à soi seul.
Après avoir versé de l’encre et vidé mon cœur, je me sens sereine. Les images intérieures sont aussi importantes pour l’âme que celles de la nature pour les yeux. L'âme a la couleur du regard. L'âme bleue seule porte en elle du rêve, elle a pris son azur aux flots et à l'espace. (Guy de Maupassant)
Texte de -L'art de la simplicité- de Dominique Loreau et peinture de William Merritt Chase -Nu de dos- 1888