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fenêtres sur la cour
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5 septembre 2008

A la fenêtre de Tanger

Le 27 janvier 1912, Henri Matisse s'embarque à Marseille en direction de Tanger. A cette époque, il ne cesse de douter de lui-même et a besoin de se mettre à l'écart, loin de Paris ; il attend de la civilisation arabe une leçon de vie, une sérénité, l'art de dire beaucoup en peu de mots. Le voyage que Matisse effectue au Maroc est, avant tout, un voyage intérieur. Dès son arrivée à Tanger en janvier 1912, la pluie incessante le contraint à se cloîtrer dans sa chambre durant un mois. Il regarde alors par la fenêtre… "comme c'est neuf aussi et comme c'est difficile à faire avec du bleu, du rouge, du jaune et du vert... "

Matisse_vue_de_la_fenetre          porte_de_la_casbah_1912_1913

Paysage vu de la fenêtre 1912-1913          La porte de la Casbah 1912-1913

Vue de la fenêtre et Porte de la Casbah: couleurs posées sur la toile sans la recouvrir entièrement, refus du modelé, coups de brosse laissés visibles, utilisation de couleurs crues. Vue sur la baie : de grands plans géométriques, peinture rugueuse, représentation simplifiée.

Matisse_VueSurBaie

    Vue sur la baie de Tanger 1912 - Henri Matisse (1869-1954)

"Le beau temps est venu, quelle lumière fondue... " Matisse peint un ensemble de paysages dans le jardin luxuriant de la Villa Brook. "Une création spontanée comme une flamme dans un élan. Mon esprit était exalté par les arbres très haut dans le ciel, la masse verte et somptueuse des acanthes et par l'espace lumineux qui réunissait ces deux forces" Le peintre dit le luxe du calme, le plaisir des choses simples, la philosophie de l’immédiat, l’émotion ressentie de l’atmosphère. Matisse se sent en harmonie avec lui-même et le pays; il réalise de grandes toiles ambitieuses, notamment des portraits.

la_palm_villa_brook           zorah           le_rifain_assis_1912             

La palme Villa Brook     Zorah sur la terrasse        Le rifain assis                                 

Matisse a la certitude que la peinture n'a pas pour but de copier la nature, mais qu'elle doit illuminer l'espace autour d'elle, comme le fait un tapis ou un mur de céramique. Entre 1920 et 1930, il revient à une forme de peinture plus traditionnelle.

odalisque___la_culotte_rouge_1923

      Odalisque à la culotte rouge 1923 - Henri Matisse (1869-1954)

Les odalisques que Matisse brosse comme on tisse un tapis. Les jeunes femmes se fondent dans le décor qui possède la même valeur que le sujet. Un moucharabieh, un panneau de carrelage, une tenture ont la même présence que le vêtement, la chair du personnage.*

"Je veux un art équilibré et pur, qui n'inquiète ni ne trouble. Je veux que les hommes épuisés et fatigués jouissent du calme et du repos devant mes tableaux"

*Texte inspiré du document PDF -Matisse, Lignes et couleurs du Maroc- et CLIC sur les tableaux pour les agrandir.

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Commentaires
E
Depuis que j'ai lu Paul Bowles Tanger me fait rêver. Merci pour ce billet qui me donne encore plus envie d'y aller.
P
J'espère que tu as pu voir son exposition il y a quelques années au monde arabe où ces tabeaux étaient exposés. j'avoue que Matisse ne me sensibilise pas du tout. Bon dimanche. Merci Caroline pour tous tes beaux billets même si je ne laisse pas de commentaire je passe tous les jours. Bises
P
"Là, tout n'est qu'ordre et beauté<br /> Luxe, calme, et volupté."<br /> <br /> -Baudelaire, "L'invitation au voyage"
O
Merçi pour ce billet, pleine de lumiére ( dans tous sens ), et merçi aussi pour nous laisser ton point de vue. <br /> <br /> Pour garder avant l'automne ...
V
Quelle beau voyage...de la pluie au soleil...c'est ce qu'il nous faudrait avant de replonger dans les courtes journées grisonnantes...<br /> <br /> Merci pour ce petit billet sur Matisse que j'affectionne tout particulièrement.
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