Du bagage et du voyage
Voyager c’est oser l’autre, oser l’ailleurs, oser rompre avec ses habitudes et ses certitudes. Bien sûr, on aura lu Robert Louis Stevenson…, mais les livres ne sont rien si l’on se contente de les aligner sur les rayonnages de sa bibliothèque. Les livres refermés, c’est la valise qu’il faut boucler.
Le voyageur de notre époque se déplace léger, c’est à l’évidence un voyageur sans bagage mais avec un carnet; il acquière le nécessaire sur place, il croque la vie de l’autre. Mais pendant des siècles, le voyage fut la mise à l’épreuve de soi-même face aux hasards de l’horizon et aux incertitudes des rencontres. Il était réconfortant d’emmener avec soi ce qui caractérisait son appartenance.
derrick cruz -at work- Selby
Plus que des moyens, voyager requiert des qualités ; cela suppose de savoir prendre le temps d’être à l’écoute de la diversité du monde. Il faut abandonner ce que l’on est, notre désarroi, la peur de se perdre, la solitude. Qui voudrait que les plus beaux voyages soient toujours intérieurs...
Flickr de bubbo-tubbo
The Gallery of HMS Calcutta (Portsmouth) de James Tissot - 1876
Certes le voyage imaginaire n’est pas à sous estimer, mais nous sommes des êtres en partance, à la recherche de lieux qui guérissent, à la quête d’un autre soi. Laissons donc nos valises à la maison.
autres bagages là, ici, encore là, encore ici, toujours ici et puis là...