De l’ombre à la lumière
Pour tous ceux et celles qui viennent sous mes "Fenêtres sur la cour" en silence et dans l'ombre.
En pénétrant par la porte du transept sud, dans la basilique Saint Rémi, j’aspirai à trouver un refuge à la clameur, à la foule, à l’éclat trop vif du monde, à la vie en quelque sorte. J’ai su que ce lieu m’appartenait pour un instant et parcourant les allées, les chapelles à la recherche de la solitude, dans cette demi obscurité, je me suis sentie sereine. Comme souvent dans ma vie, j’ai désiré m’approprier ces instants et j’ai cherché à capter la faible lumière; il n’y avait plus de touristes, de colonnes et d’arcs gothiques, de pierres romanes, de saints statufiés encerclées de lumignons, non, il ne restait plus que la fulgurance de mon bien être qui s’accrochait ici ou là, au détours d’un pilier, au bord d’une voûte. Tête relevée, le regard vers le haut, sans jamais baisser les yeux, j’ai volé sans crainte ces moments de bonheur.
Lorsque le lendemain, à l’heure la plus chaude, je me suis engagée dans les allées de l’arboretum, j’aspirai cette fois-ci à la fraîcheur, à l’ombre de ces grands arbres pour certains rarissimes. Flânant sous leurs feuillages, comme sous la voûte d’une petite église romane, j’ai conversé avec ma mère de son jardin qu’elle avait laissé dans sa vie d’avant ; nous nommions les arbustes reconnus, humions l’odeur des feuillages ombrageux et dans ce bain de verdure, nous nous sommes fondues. Il a bien fallu rejoindre la grande place, son dallage brûlant et son humaine rumeur…
J’ai plongée dans la lumière, dans la vie, dans l’attente d’un plongeon dans la mer.
Texte et photos de caroline_8. Pour le reste des photos, sur mon flickr "Derrière ma porte"