Le soleil accepte bien de passer par de petites fenêtres.
Ces premiers mois dans l’atelier m’ont plombée... Oui, l’étude sur le thème de la ville se fait à la mine de plomb, le fusain, l’encre, rien que du gris, du noir... Même si j’avais accepté, au tout début, le sujet de l’année –sur la ville- exposé par Elodie la professeur, aujourd’hui je ne prends aucun plaisir avec mon crayon et ne suis jamais satisfaite du résultat.
De plus, le courage me fait défaut au moment de quitter la maison, le mercredi vers 18h15... dans la nuit noire. C’est déjà difficile de placer ce cours dans un emploi du temps familial, il me serait plus simple d’abandonner... Mais il me faut juste laisser passer cet hiver paralysant ou bien tenter un coup d’état...
Imposer mes
couleurs, celles de pastels à l’huile, sur le carton, les feuilles
blanches, les murs de la ville. [L’an passé, j’avais utilisé la
peinture à huile bien que peu recommandée dans les ateliers à cause de
l’odeur...] J’ai besoin de réinvestir la feuille dans toute sa dimension, ce à quoi j’étais parvenue en fin d’année. Je ne m’aime pas dans ces petits gribouillis qui ne présagent rien de bon... Je me sens recroquevillée, frustrée et le doute s’empare de moi. Juste gagner du temps sur le mauvais temps, puis regagner ma confiance en utilisant mon matériel, repeindre ma vie en couleurs, la voir à travers un kaléidoscope.
Le dormeur de Georges Seurat - 1883
Il y a pourtant du positif dans cet hiver interminable, c’est ma rencontre avec les dessins de Georges Seurat (que j’avais bêtement catalogué dans le pointillisme) Par ses ombres délicates, ses traits fins, sa maîtrise du blanc et du noir, il suggère la lumière qui sensiblement rassure, me rassure dans cette obscurité dans laquelle il me semble être plongée.