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fenêtres sur la cour
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8 mars 2010

Laura, April et les autres...

Lettre à mes filles de 19, 22 et 26 ans

Nous ne pouvons échapper à la sortie du livre d’Elisabeth Badinter "Le conflit, la femme et la mère" avec le tollé général d’une certaine catégorie de blogs qui se sont sentis -à tort- menacés et méprisés. Ces femmes qui prônent la vie d’une "house’s wife" comblée et de la mère parfaite : Certaines ne croient plus à la nécessité absolue d'avoir une activité professionnelle. Elles reportent leurs ambitions sur l'éducation des enfants. (...) La mère parfaite est au service de son enfant. C'est celle qui allaite pendant au moins six mois, à la demande. (...) Il y a une réelle menace pour la liberté des femmes, qui sont culpabilisées si elles ne se conforment pas à ce modèle. Le risque, c'est la précarité économique à long terme. Aujourd'hui, lorsque l'on sort du marché du travail pour élever ses enfants, il est très difficile d'y revenir. *

sde

Ces femmes donc, se sont cru obligées de justifier leur choix de vie en travestissant les propos d’Elisabeth Badinter (qui les mettait en garde comme une mère pourrait le faire) et en l’accusant d’aigreur et de méchanceté...  Mon idée n’est pas de faire l’analyse de tous les articles liés à ce livre ni de prendre parti; chaque femme a le droit d'être ce qu'elle veut être. Entre 32 et 40 ans, je suis devenue votre mère et je vous ai nourri au sein, chacune pendant 1 mois et demi (mes copines de sortie d’école se vantaient déjà de nourrir les leurs jusqu’à leur 4 mois) et j’ai essayé d’être une bonne mère mais sans plus... je faisais fi de toutes les pressions (mère, sœur et copines !!)

mlo

Il est vrai qu’avec l’éclosion des blogs (et c’est une bonne chose contre l’isolement de la femme) on assiste à la formation de "clubs à l’identique" de couture, cuisine, maternage et autres... Nous sommes loin d’un certain féminisme où les femmes défendaient leur liberté, une diversité de styles de vie et de modèles maternels. Depuis, une révolution souterraine a eu lieu. *

les_noces

J’ai à l’esprit deux portraits féminins des années 50, Laura et April, bouleversantes dans leur rôle de femmes dont les rêves se sont envolés. Car le rêve s’est envolé, bloqué, comme ces sourires dans les publicités des années 50. Ces femmes au foyer qui sourient avec leur nouveau lave-vaisselle, ces hommes qui sourient, tous habillés de la même manière en partant au travail, ces gosses qui sourient en mangeant leurs corn-flakes. Ces sourires figés et tellement faux. Reflet d’une époque qui a certes changée, évoluée, mais qui n’est pas forcément révolue. **

rebelles

Mes filles, je vous ai écouté et j'ai entendu votre réaction -et bien que je ne sois pas un modèle de femme totalement libérée ou parce que j’ai toujours ruée dans les brancards- vous n'avez pas l’intention de tomber dans ce nouveau piège... tendu par la crise et l'inégalité au travail, qui prêche cette idéologie "du retour de la femme au foyer, du retour à un ordre moral" Vous ne vous soumettrez pas à un modèle exclusif. Vous serez libres d'être ce que vous voulez être.

Allez, bonne journée de femmes pas parfaites!

Maman

* Propos d'Elisabeth Badinter                                                                                                                                         ** Propos de Paroles Vaines

Texte de caroline_8 et captures d'écran du film "The Hours" et "Les noces rebelles"

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Commentaires
F
Parmi tous les choix possibles, je crois que le plus important, c'est de ne pas oublier la Femme que nous sommes.
V
Être en accord avec soi-même...je pense que c'est la clé de l'équilibre...imparfait bien sûr...et impossible à trouver...mais dont on peut se rapprocher...de temps à autres, pour ne pas regretter et faire un constat affligeant à l'aube de la retraite...écoutons nous!
C
Vanessa, Lune, Tania, Polline et Marraine pour leurs petits mots de femmes pas parfaites, mais qui vivent ce qu'elles ont décidé de vivre -sans diktat- et ce n'est pas toujours facile... d'échapper au piège des modes, au regard des autres, à la pression de notre société qui se croit encore libre!...
M
j'avais vraiment envie de le lire, (et l'envie est toujours là). Ma mère nous disait " bosse d'abord!"<br /> elle nous a eu très jeune et a toujours regretté de ne pas pouvoir satisfaire ses envies professionnelles. <br /> Le résultat, c'est que j'ai eu un petit homme à 36 ans, et que donc, je n'en ferai pas trois autres comme elle: j'ai mon premier enfant à l'âge où son 4ème avait déjà 4 ans... l'autre résultat, c'est que je suis plutôt bien dans ma peau et que je n'ai pas été frustrée professionnellement parlant.
P
en effet beaucoup de choses ont mis la marche arrière semble-t-il, disons qu'au final et pour le moment, nous avons plus le droit de choisir que dans les années 50; après, ce que nos filles "choisissent" reste soumis encore et malgré tout à la tradition...<br /> <br /> je viens de regarder une vidéo stupéfiante chez "les filles du facteur" via Facteur Céleste (en lien chez moi) qui, même si elle aborde un autre thème -l'excision - soupèse le poids lourd de ces traditions humaines...
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