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fenêtres sur la cour
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23 septembre 2010

Scène 1, en gare de…

12h25 – En gare de Dijon, sur le quai E
En plein courant d’air et seule, j’attends le train; un TER de quatre voitures s’immobilise bientôt devant moi. Personne n’en descend. La porte ouverte, je grimpe à l’intérieur, j’investis les lieux inoccupés et choisis de m’asseoir sur la banquette cramoisie, tout au fond.
Au bout d’un  moment, une voix se fait entendre; celle du chef de train qui égrène le nom des stations à venir. Sur mes doigts et rapidement, je les compte. Cinq, c’est la cinquième, l’avant dernière, le but de ce voyage.
Le train s’ébranle, prend de la vitesse puis toutes les sept minutes s’arrête au milieu de nul part, le long d’un quai déserté. Une porte claque, quelques secousses et il redémarre. Je suis toujours seule dans la rame, la campagne verte avec des pointes d’orangé défile sous mes yeux; l’automne s’annonce discrètement. Les wagons amorcent une courbe à vitesse réduite et accostent devant une bâtisse ocre jaune délavé. Elle se révèle être le cinquième arrêt; elle semble plantée dans un décor de film à budget réduit.

New_York___New_Haven_and_Hartford_1931

New York - New Haven and Hartford - 1931

12h56 – En gare de Verrey-sous-Salmaise
Nous ne sommes que deux à descendre sur le quai. J’hésite un peu à traverser les rails non sécurisés mais le silence du lieu, comme statufié dans l’espace, m’incite à franchir les barres de fer et à contourner le bâtiment de deux étages. L’autre voyageur a, depuis longtemps, disparu sur la place dont le café fermé ajoute à l’aspect d’abandon; une crainte m’effleure : et si personne ne venait me chercher…  Impression d’être entrée dans une peinture d’Hopper, solitude et indifférence pour seules compagnes... jusqu’à l’apparition  d’une voiture au détour de la route, quelques dix minutes plus tard.

13h10 – En voiture avec B.
Fin d'un petit voyage, parenthèse en solitaire, caméra intimiste d’après le scénario écrit et réalisé à l'automne dernier.

Texte de caroline_8 , dédié à B. et peinture de Edward Hopper  

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Commentaires
L
J'aime ces antichambres, ces entre deux où tout peut basculer en un instant. C'est ici que se niche la tension d`écriture.
A
Drôle de film immobile...
L
Bises à vous deux!<br /> Je suis certaine que ces jours seront inoubliables.
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