Jane et Paul, une manière de voyager
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Le voyage fait de chacun un écrivain. Cahiers inachevés, routes interminables : l’absence de fin permet de s’arrêter où l’on veut, mais aussi, plus secrètement, de commencer et de continuer à avancer. Avancer et s’égarer. (…) désir d’écriture qui se soutiendrait quant à lui, de déplacements métaphoriques, d’images attirantes, de vertiges fascinés. (Comment supporter sa liberté, manières de voyager – Chantal Thomas)
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Le lendemain après-midi, nous arrivâmes à Ceuta. Nous débarquâmes avec une quantité de bagages telle qu’il fallut une petite armée de porteurs pour s’en charger. (Mémoires d’un nomade – Paul Bowles)
Il [Port] ne se considérait pas comme un touriste, mais comme un voyageur. (… ) Alors que le touriste se hâte, en général, (…) le voyageur, toujours étranger à ses lieux de séjour successifs, se déplace lentement, sur des périodes de plusieurs années, d’une contrée de la terre à une autre. (Un thé au Sahara – Paul Bowles)
Nous longeâmes la côte en direction du sud dans un chemin de fer à voie étroite qui ne cessait de cahoter. (Mémoires d’un nomade – Paul Bowles)
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Hôtel Villa de France
Tanger, Maroc Juillet 1948
Très cher Bup, [Paul Bowles]
… J’adore Tanger – le marché, la langue arabe, la Casbah, etc. Et j’ai très envie d’aller maintenant à Marrakech et à Taroudant. (…) et depuis que j’ai lu ton roman [Un thé au Sahara], je prends cela très à cœur. (…) Te voir mort dans le roman a réveillé la mégère en moi au Belvédère de Fès. Et tiens-moi informée des progrès de ton roman.
Très tendrement
J. [Jane Bowles]
(Jane & Paul Bowles Lettres 1946-1970)
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Textes de Ch. Thomas, Paul et Jane Bowles et photos tirées du film "Un thé au Sahara"