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fenêtres sur la cour
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14 mai 2007

Tu es l'homme le meilleur que je connaisse

Elle s’appelait Louise Bryant et avait un charme indéniable : élancée, les cheveux sombres, des yeux gris-vert, un regard vif, une expression mutine, perplexe, parfois perverse. Louise était une femme passionnée, insouciante, indomptable (…) elle refusait de se lier, ce qui était une façon d'avouer qu'elle avait beaucoup de mal à rester fidèle.

nicholas_murray

Photo de Louise Bryant par Nickolas Murray

Bien que mariée à un riche dentiste, Paul.A.Trulinger, elle avait conservé son atelier studio ; ne voulant pas être une femme au foyer, elle se considérait avant tout comme une journaliste et une artiste, une femme poétesse et une révolutionnaire et bien décidée à se faire un nom, publia certains de ses poèmes et de ses dessins dans le journal anarchiste BLAST.

John_ReedLB_01En 1912, Louise Bryant rencontra John Reed, à Portland dans l’Oregon, bien connu pour ses activités journalistiques et en particulier pour son intérêt compatissant aux questions du travail, des droits des ouvriers, des grèves et pour son reportage sur la révolution mexicaine. Très vite, elle le suivra à New York et ils fréquentaient Greenwich Village et ses jeunes gens que l’art et les mouvements révolutionnaires passionnaient. Louise rencontra ainsi Eugène O’Neil le dramaturge, Margaret Sanger la féministe, Emma Goldman l’anarchiste, Max Eastman écrivain et éditeur du journal Les Masses, entre autres. John Reed, au travers de ses écrits, poursuivra allègrement ses activités de militant syndical et deviendra une des voix, les plus reconnues, du nouveau mouvement socialiste qui débouchera ensuite sur le parti communiste américain.

provincetown  theatre_provincetown  dunes

Le quai de Provincetown       Théâtre de Provincetown       Dunes de Provincetown

Lassés tous deux de l’ambiance et du manque d’intimité de Greenwich Village, ils s’installèrent  à Provincetown, dans le Massachusetts, où ils purent passer seuls quelques jours, dans une petite maison blanche, face à la baie : ensembles, ils savouraient le soleil, faisaient de longues promenades dans les dunes, nageaient dans les eaux calmes de la baie et le soir, avaient de longues conversations. En 1915, dans cette colonie d’écrivains, de peintres et d’acteurs, se forma -Provincetown Players- une troupe d’amateurs (John et Louise y participèrent) qui donna naissance au théâtre  américain moderne.      

reedbryantA l’automne, John acheta à Croton sur Hudson, état de New York, un petit cottage entouré d’un vaste jardin clôturé et il épousa Louise, le 09 novembre 1916. La vie à la campagne leur convenait.  Pris par ses nombreux engagements à travers le pays, John s'avéra un conjoint se distinguant par son absence. Louise avait beau être –la femme dont il se sentait la plus proche- cela ne l’empêchait pas pour autant d’avoir d’autres aventures. Lorsque Louise les apprit, les insultes, les cris de douleur, les torrents de larmes et les hurlements de rage remplirent la petite maison, jusqu’à ce que la porte, violemment claquée, montrât à John, que le chaos et le désordre du monde contaminaient même sa vie privée : Louise retrouva Eugène O’Neil à Provincetown. John et Louise apprenaient à leurs dépens que les théories sur l’amour libre entraînaient des désagréments tout à fait traditionnels. (à suivre...)

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