L'ocre sur les murs de Oualata
Sur la piste transsaharienne, les caravaniers et les lettrés appellent Oualata, ville de Mauritanie : "le rivage de l’éternité". Toutes les façades à étages sont richement colorées. Les décorations murales, de couleur pourpre sur fond blanc ou blanc sur fond d’argile rose, sont réalisées et entretenues par les femmes.
Ici à Oualata, ce sont les femmes qui peignent les tarkhas. Il y a beaucoup de pudeur derrière ces tableaux. Quand arrive une fête, par exemple la fin du ramadan, on embellit la maison de tarkhas. On la décore aussi quand le retour de quelqu’un est annoncé. Les hommes aiment ça. À cette période, ils rentrent et presque toutes les maisons sont décorées -En attendant les hommes- de Katy Lena Ndiaye Webzine
Pour la réalisation de ces peintures murales, les hommes appliquent sur les murs un mélange de bouses de vache, d'eau et d'argile rouge. Ils préparent ensuite le banco blanc : un mélange d'argile, d'eau et de sel. Ce mélange est appliqué aussi dans les chambres et pour l'emplacement des décorations. Les femmes peuvent ensuite dessiner leur motif personnel sur le banco blanc.
Avec un doigt, une femme étend alors de la couleur terreuse rouge foncé, abondante dans la région, pour créer une décoration intriquée en filigrane. Le nombre des motifs sur les murs et autour des portes et des fenêtres varie selon l'utilisation de l'espace ou de la pièce. Les locaux des serviteurs et les pièces réservés aux tâches domestiques, comme la cuisine, ne sont ornés que de dessins simples, dans des teintes légèrement ocre, tandis que les pièces principales, telle la chambre à coucher, ont des décorations élaborées de couleur rouge. C'est dans les cours intérieures que les femmes d'Oualata exécutent les décorations murales les plus étonnantes et les plus riches. -Tableaux d'Afrique- de COURTNEY-CLARKE Margaret aux Ed. Arthaud *
Des mains qui malaxent l’argile, jouent avec des cailloux sur le sable, des mains qui en peignent d’autres au henné, versent le thé, tracent des lignes géométriques sur les murs ocres de la ville. Du bout des doigts, elles tracent des courbes sur les murs comme s’il s’agissait d’une autre forme de discours, pudique mais en même temps, libre et sans contrainte. -En attendant les hommes- de Katy Lena Ndiaye Webzine
Photos 1, 2 et 5 site de Pascal Meunier. Photos 3 et 4 du flickr de cormorem2008